Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin

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Créé le : 27/07/2008 15:06
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Réintégration de la France dans l’OTAN : Hubert Védrine dénonce "des avantages incertains et problématiques, des inconvénients politiques évidents"

06/03/2009 10:54

Réintégration de la France dans l’OTAN : Hubert Védrine dénonce


Pourquoi il faut s’opposer à une France atlantiste

par Hubert Védrine

Le Monde, jeudi 5 mars 2009

Le président Sarkozy veut que la France réintègre le commandement intégré de l’OTAN, trente-trois ans après que le général de Gaulle s’est résolu à en sortir. Il l’avait annoncé à l’été 2007. Il s’apprêterait à le confirmer début avril. On nous donne comme explication : en 1966, c’était la guerre froide, tout a changé. Mais cela n’a pas de rapport. Ou alors c’est l’existence même de l’OTAN qui devrait être remise en cause.

De Gaulle avait pris cette décision après huit années de demandes infructueuses auprès des Américains pour que les alliés européens puissent se faire entendre au sein de l’Alliance, et pour ne pas cautionner la nouvelle et dangereuse stratégie nucléaire de "riposte graduée". Par la suite, tous ses successeurs, de droite comme de gauche, ont respecté cette décision stratégique devenue la pierre de touche de la politique étrangère et de défense de la France. Cette position originale au sein de l’Alliance faisait l’objet d’un large consensus dans l’opinion française. Elle était depuis longtemps admise des Américains, d’autant qu’elle n’avait pas fait obstacle à l’adoption d’arrangements pratiques pour la coopération entre la France et l’OTAN et même à l’engagement de la France chaque fois qu’elle le décidait, comme on l’a vu sur divers théâtres.

Alors pourquoi cette rupture ? On nous dit qu’elle va permettre à la fois de débloquer la défense européenne et d’"européaniser l’Alliance", et que nous aurons plus d’influence. Peut-on croire que la concrétisation de la défense européenne se soit ainsi seulement heurtée à la méfiance de nos partenaires européens envers les arrière-pensées de la France, et qu’il suffirait de les rassurer ? A aucun moment les Européens n’ont manifesté d’appétence pour une défense vraiment européenne. Ils ne veulent pas consacrer plus de crédits à la défense. Ils ne veulent pas faire double emploi avec l’OTAN.

Ils ne veulent pas assurer des responsabilités trop risquées. Ils se cantonnent, sous le label de "défense européenne", à des actions périphériques ou secondaires menées comme une sous-traitance. Soit un classique partage du fardeau. Ils ne veulent pas irriter le Pentagone (qui déjà, au moment du Kosovo, avait détesté l’obligation de consultations entre alliés).

Si la méfiance antifrançaise avait été autre chose qu’un prétexte, elle aurait été dissipée après le sommet de Saint-Malo il y a plus de dix ans, et un état major autonome pour concevoir et mettre en oeuvre la PESD aurait déjà vu le jour... Gageons que notre changement n’y changera rien. Ces avancées de la défense européenne nous ont déjà été présentées en dix mois comme une condition préalable, puis comme une démarche parallèle et maintenant comme une conséquence espérée de notre réintégration. Demain comme un regret ? Ou comme un leurre ? La défense européenne avançant sur deux pieds - l’OTAN et l’UE - évoque le mythique dahu !

Mais on met également en avant l’européanisation de l’Alliance qui découlerait de l’obtention de postes importants pour des Français dans la hiérarchie de l’OTAN, comme Jacques Chirac l’avait tenté en 1995-1997 avant de constater son échec et que le gouvernement Jospin ne stoppe cette tentative. On parle pour la France de commandements de moyenne importance à Norfolk et à Lisbonne. Mais de toute façon est-ce que la nationalité des officiers qui reçoivent et transmettent les instructions du Pentagone a de l’importance, sans changement radical des modes de décision au sein de l’Alliance, ce que rien ne permet d’espérer, même aujourd’hui ?

Ce n’est pas parce que cette réintégration, conçue sous Georges Bush, prendrait effet sous le charismatique Obama, que les réalités transatlantiques disparaîtraient. L’administration américaine actuelle est plus aimable, mais a-t-elle une autre conception de l’Alliance ? Rien ne l’indique. Quant à l’influence accrue, on n’aurait aucun mal à citer un exemple d’influence qu’aurait exercée de l’intérieur un allié dans l’Alliance du fait de sa complète intégration. Notons enfin que même les plus ardents défenseurs de ce revirement n’osent mettre en avant les éventuels avantages industriels pour notre pays compte tenu des rapports de force évidents. Les militaires eux-mêmes seraient partagés en ce qui concerne les avantages et les inconvénients de l’opération.

L’européanisation, la création d’un pilier européen de l’Alliance, ce serait tout autre chose : la création d’un vrai "caucus européen" au sein de l’Alliance. C’est en son sein, avant de discuter avec les Américains, que nous devrions examiner s’il est raisonnable de continuer d’élargir l’Alliance (c’est un sujet très sérieux : l’engagement de l’article 5 est contraignant), comme de ne plus fixer aucune limite géographique à ses interventions. Est-il acceptable d’assister impuissants au développement d’une stratégie de bouclier peu cohérente ?

Tout cela est dangereux et, jusqu’ici, nous n’avons eu aucun poids dans les décisions. Si les Européens obtenaient, du fait du retour de la France, de pouvoir parler dans l’Alliance, et décider en partenariat avec Washington de l’Afghanistan, de la Géorgie, de l’Ukraine, du bouclier, du désarmement stratégique, de la Russie etc., alors oui, cela serait une alliance nouvelle, à deux piliers. Les autorités françaises ont-elles une aussi grande ambition ? Croient-elles vraiment qu’elles auront plus de poids pour une telle révolution après s’être réintégrées ? Les avantages sont donc incertains et problématiques. Les inconvénients politiques sont évidents : envoyer au monde un signal de réalignement de la France, qui sera politiquement interprété comme tel, avec le déclassement et les risques qui en résulteront. On nous dit : c’est symbolique puisque nous sommes déjà presque entièrement intégrés !

Eh bien oui, c’est symbolique, symbolique d’une volonté de normalisation qui, une fois la décision mise en oeuvre, développerait par un effet d’engrenage tous ses effets. Il semble bien que la décision soit fondée sur des considérations idéologiques, atlantistes ou occidentalistes, comme on voudra : mettre fin à une "anomalie" au sein de la famille occidentale. On peut souhaiter autre chose pour la France. Il est encore temps d’en débattre.

Hubert Védrine est ministre des affaires étrangères de 1995 à 2002. Dernier ouvrage paru : "Continuer l’Histoire" (Flammarion, 2008).



Commentaire de Toujours Gaulliste (06/03/2009 11:36) :

Nicolas Sarkosy se veut gaulliste, il le revendique haut et fort, et n'hésite pas à se rendre sur sa tombe avant les échéances électorales. Malheureusement il n'a rien compris au gaullisme. Le Gaullisme c’est la défense d’un idéal fondé sur le respect des peuples à disposer d'eux-mêmes, comme de respecter la parole des peuples et la dignité de chaque homme. Le retour à l’OTAN amène au renoncement de cet idéal car il force la France à choisir un camp, celui d’une nation impérialiste qui l’asservira. Nicolas Dupont-Aignan lui est un vrai Gaulliste. Il porte le flambeau de la liberté qu’il brandit devant les yeux de nos responsables politiques, comme devant ceux des peuples du monde, et bien sûr des français qui je l'espère, comprendront l'importance de cet enjeu. Monsieur Dupont – Aignan c’est l'honneur, non seulement de la France, mais de tous les vrais démocrates. Merci à lui





Des médias au garde à vous

06/03/2009 08:54

Des médias au garde à vous


Pour rebondir sur mon article du 4 mars où je démontrai la totale soumission des médias à l’actuel gouvernement et au principal parti de pseudo-opposition qu’est le PS, une nouvelle illustration du traitement orienté de l’actualité.

Bientôt se jouera à l’Assemblée Nationale un acte dément qui risque d’engager notre pays dans un sombre avenir. Sarkozy décide seul, sans consultation populaire, de réintégrer la France dans l’OTAN. Le Général De Gaulle doit s’en retourner dans sa tombe ! De Gaulle justement, parlons – en ! Selon la Voix du Nord, organe de presse inféodé selon les lieux à l’UMP ou au PS, dans l’édition de ce matin,  des « Gaullistes » au sein de l’UMP (sic) donneraient de la voix contre ce projet. Ils ne doivent pas crier assez fort car j’ai beau prêter l’oreille, je n’entend rien d’autre que le cri solitaire de Nicolas Dupont-Aignan contre cette clique qui brade la France. Au passage, je m’étonne que l’on puisse encore trouver des Gaulliste au sein de l’UMP !

France 2 ce matin a diffusé un reportage du même acabit en donnant la parole au PS, au MoDem et à l’UMP. Lorsque l’on connaît les positions internationalistes et européistes de ces trois partis, on peut se demander de quel droit peuvent-ils s’exprimer contre un sujet qu’ils ont hypocritement aidé et développé dans la coulisse. Pas d’interview en revanche de Nicolas Dupont – Aignan, pourtant le seul crédible dans ce combat !

Toujours le 2 poids, 2 mesures édicté par l’UMPS et scrupuleusement respecté par des médias au garde à vous.

PW






Protectionnisme européen : un sujet incontournable.

05/03/2009 08:05

Protectionnisme européen : un sujet incontournable.


http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/03/04/Protectionnisme-europ%C3%A9en-%3A-un-sujet-incontournable.

Commentaire de UMP Forever (05/03/2009 09:19) :

Vous haïssez le Libéralisme…. Vous adorerez le Néo-protecto-conservatisme ! Cette nouvelle formule ira très bien à une population qui refuse de s’adapter à un environnement économique préférant l’immobilisme à l’action… Par le refus de la compétition mondiale, vous tuez la prospérité de notre pays !


Commentaire de DLR1(Canal Historique) (05/03/2009 10:37) :

Je pense que vous n’avez guère saisi les propos de NDA, où alors vous feignez de le faire, un vieux truc de l’UMP que de feindre ! Depuis que l’ultra-libéralisme est omniprésent dans le monde, avez-vous vu la France progresser ? Moi je constate surtout l’étendue des dégâts provoqués par ce fascisme mondialisant en France, en Europe et dans le monde… Croire encore dans cette ineptie qu’est l’ultra-libéralisme amènera le pays à sa ruine… Est-ce un hasard si ce type de modèle économique ne réussit qu’à des pays qui se foutent royalement des droits sociaux, de la protection de l’environnement etc, bref, des dictatures (Chine, Russie, …). Ce constat n’est pas un hasard ! Point n’est besoin d’avoir fait de longues études pour comprendre, et les Français l’ont très bien compris. Alors, de la compétition en matière économique, oui, il en faut, mais pas à n’importe quel prix ! Il faut en finir avec loi de la jungle instaurée par l’ultra-libéralisme. Voilà pourquoi DLR désire ardemment instaurer un protectionnisme raisonné, soucieux des droits de l’homme, de la protection environnementale et de la préservation de nos acquis sociaux.


Commentaire de Anthéa (05/03/2009 11:12) :

A UMP forever (le pauvre) Heureuse d’apprendre que j’appartiens à une population qui refuse l’adaptation à l’environnement économique et que la compétition mondiale est une fin en soi ??? Pour votre gouverne sachez que le Protectionnisme est une composante du Libéralisme économique permettant l’adéquation entre l’offre et la demande à l’intérieur de zones définies au préalable (Etats, Continent…). Il permet l’établissement de règles équitables et non l’instauration d’un repli frileux comme vous le sous-entendez !


Commentaire de Et ceterum censeo Carthaginem esse delendam (05/03/2009 11:20) :

La Chine, cette dictature, comme le dit si bien DLR1 Canal Historique, est devenue l’usine du monde parce qu’elle autorise l’exploitation honteuse de sa population la transformant en une main d’œuvre taillable et corvéable à souhait pour un coût minoré au plus bas. De plus, n’ayant pas ratifié les accords de Kyoto, les dirigeants chinois se dispensant de la protection de l’environnement, et n’hésitant pas à piller toutes les réserves de matière première mondiale et à voler tous nos brevets, ce pays a réussit en peu de temps a être le plus compétitif de la planète. La mondialisation lui a permis d’éliminer toutes les industries des pays développés qui avaient acquis jusqu’ici un niveau de vie enviable grâce au soucis de progrès social renforcé par une démographie contrôlée. Quelle solution pour ces pays ? Si l’on se réfère au système néo-libéral, il faudra : 1/ Baisser les salaires, en faisant jouer la concurrence par l’appel massif de main d’œuvre étrangère bon marché (le fameux plombier polonais), la suppression de charges sociales, fiscales. 2/ Abandonner totalement l’industrie et se résoudre à acheter des produits manufacturés a bas prix et sans qualités, provoquant à terme la perte de savoir-faire vitaux pour notre pays. On se focalisera dans la production industrielle « High tech » que les chinois copierons tôt ou tard pour nous les revendre à bas prix ce qui fera qu’à terme nous n’aurons plus d’industrie en France. Il y aura des chômeurs en nombre que nous ne rétribuerons même plus par le biais de l’assurance chômage qui aura disparue. Jolie programme n’est-il pas ? Quand à la concurrence juste et non faussé prônée par Bruxelles (pour la façade uniquement), restons lucides. Je ne vois pas les dirigeants de Pékin y adhérer tant ils sont bien conscient qu’ils doivent avant tout leur survie dans leur capacité à maintenir des centaines de millions d’êtres humains dans l’inculture et l’illettrisme. Une élévation anormale du niveau de vie de ces esclaves modernes mettrait en danger leurs privilèges. Alors que faire ? Taxer les produits arrivant en Europe et importés de Chine ou d’autres nations peu soucieuses du droit social … Mais pour ce faire, il faut l’aval de la commission technocratique européenne (non élue), ce qui revient à croire aux miracles… Sinon, instaurer une politique plus radicale à l’égard de ceux-ci en rompant tout bonnement nos relations commerciales avec « l’Empire du Milieu » et tous les pays-usines tant qu’ils ne développeront pas en priorité leur marché intérieur. Voilà ce qu’est du « protectionnisme » raisonné et raisonnable, est voilà pourquoi j’adhère à aux dires de NDA qui sont en phases avec ce que je viens d’expliquer !


Commentaire de Caton l\'Ancien (05/03/2009 11:40) :

A UMP forever (un pauvre type surtout) Ainsi pour vous, la panacée serait de s'adapter à l'environnement économique en baissant constamment les salaires, en remettant en cause nos protection sociales, en augmentant les heures de travail hebdomadaires, en continuant à flexibiliser le marché du travail, en multipliant les contrats précaires , en supprimant la taxe professionnelle, source principale de revenus pour nos communes… Eh bien gardez donc votre remède, vos poudres de perlinpinpin n’ont aucunes prises sur les Français. Et puis sachez que l’on ne peut pas mettre en concurrence réelle des pays qui ont des niveaux de vie très différents. Pour vous convaincre, ce petit exemple qui suit : Un producteur/ vendeur chinois ou plus souvent européen produit en Chine 1 marchandise X pour un coût total de revient de 10 Euros incluant le prix de la matière première, les charges sociales et impôts (très faibles). En outre il ne s’astreint à aucunes normes environnementales. Un producteur européen produit le même produit X pour un prix de reviens 10 fois plus élevé. Ce coût comprend les impôts, taxes et charges très élevés, des salaires plus dignes et plus justes socialement et une soumission à des critères environnementaux pointus et donc coûteux pour leur mise en œuvre. Mettre ces 2 produits en concurrence est une ineptie sachant que le consommateur achètera obligatoirement le produit chinois moins coûteux et donc moins cher à la revente. Cette ineptie nous est imposée par les Euro-technocrate de Bruxelles. Les entreprises qui délocalisent ont parfaitement intégrer cet état de fait et elles n’hésitent plus à délocaliser afin de continuer à générer des profits multiplier par 10 et sans aucunes contraintes. Elles deviennent ainsi les pourvoyeurs de misère en Chine par l’instauration d’un système quasiment esclavagiste et en Europe par le fait qu’ils envoient quotidiennement des masses de travailleurs au chômage. Cette nouvelle économie se nomme Ultra-libéralisme où encore Néo-libéralisme, mais on pourrait l’appelait Nazisme, Fascisme ou Esclavagisme tant ses modes d’actions sont proches des trois pré – cités.


Commentaire de Euh ? (05/03/2009 13:52) :

c koi du protectionisme raisonné ?


Commentaire de commando D7 (05/03/2009 14:06) :

@UMP forever: On voit bien que la France ne cesse de prospérer depuis des années ! Bientôt, nous aurons totalement supprimé nos industries ainsi que notre savoir-faire, sur le lit de cette prospérité, mais à part ça tout va très bien, on prospère ! L’immobilisme existe bien, mais c’est chez des gens comme vous qu'il prospère : surtout ne pas touchez aux sacro-saintes lois du libre-échange effréné, aux dix commandements de l’égoïsme pur, quitte à sacrifier la majeure partie de la France (et du Monde), ce n’est point grave pourvu qu’il y est des bénéfices à la clef, des dividendes pour les actionnaires et cela, à n’importe quel prix. Quel beau programme en vérité… Divin devrais-je dire, tant le profit est devenu l’unique idole de ces zélotes de l’ultra-libéralisme. Il est plus que temps d’effacer du marbre ces règles sauvages… Il faut réformer le libéralisme, lui redonner un visage humaine. Le protectionnisme raisonné peut être une des facettes de cette réforme mais d’autres pistes seront , j’en suis certain, à exploiter.


Commentaire de DLR1(Canal Historique) (05/03/2009 14:12) :

Un protectionnisme raisonné c’est à l’échelle Européenne ou à défaut à celui de la France, l’utilisation de droit de douanes sur des importations ne respectant pas le droit social… La collecte de ces droits devant ensuite servir un fond d’aide au développement des pays pauvres. Il y a un double avantage à ce système. Le premier est que les salariés européens seraient protégés par une symétrie des tarifs entre les produits importés et les leurs qui au bout du compte serait plus compétitif par leur qualité hélas pas toujours au rendez – vous pour la production chinoise ! Le second est que la redistribution des fonds aux pays pauvres leurs permettraient d’amorcer un développement et plus tard leur permettrait une autonomie et une entrée dans le marché mondiale où ils généreront à leur tour des richesses. Voilà ce qu’est un protectionnisme raisonné, loin de la caricature d’immobilisme ou d’autarcie que veulent nous donner les partisans d’un système économique inégalitaire qui vient de trouver ses limites avec l’actuelle crise dont souffrent à nouveau les plus faibles.





Séduction et oppression

04/03/2009 09:17

Séduction et oppression


Eh oui, nous y sommes ! Période électorale oblige, tous les partis font de l’Europe par ci et par là… Je me souviens il y a quelque mois de la réaction d’un responsable socialiste local qui, alors que je distribuais un tract dénonçant tous les travers de cette Europe me dit en substance qu’il était encore tôt pour parler d’Europe car l’échéance électorale n’était pas encore là. Que dire ? Doit – on attendre l’échéance pour soulever les problèmes d’une Europe qui ne marche pas ? C’est faire peu de cas des femmes et des hommes qui souffrent des injustices engendrées par cette Europe ! Mais maintenant, l’échéance étant proche, les grands partis mettent les bouchées doubles et eux seuls ont désormais le droit de parler d’Europe dans les médias… L’UMPS s’est octroyé les « 4 vérités » de France 2 toute la semaine dernière et ces lundi et mardi courant. La voix du nord est un peu plus large mais avec des choix dirigés : seul s’y expriment les partis pro-Bruxelles… Pas de souverainiste, circulez, y a rien à voir ! Et que disent – ils ces partis ? Revoir l’Europe pour l’UMPS, juste mais vague ! Virez Barroso pour les Verts, cela fait des années qu’à DLR nous le disons et jusqu’ici, il n’avait pas l’heure de déranger quiconque ! Alors pourquoi maintenant ? Deviendrait-il l’agneau expiatoire sacrifié sur l’autel de la victoire aux Européennes pour ces chantres de l’ultra-libéralisme camouflé ? Non décidément, ils sont encore plus écoeurant quand ils parlent de l’Europe que lorsqu’ils n’en soufflent mots ! Virons tous ces mauvais représentants de la volonté populaire ! Travaillons à la victoire des représentants sincères et honnêtes que proposent Debout La République pour qu’enfin naisse une nouvelle Europe plus juste, plus humaine pour ses ressortissants et plus ferme face aux agressions de l’Ultra-libéralisme mondial. Ce ne sera pas facile tant les forces de l’Ultra - libéralisme néfastes à la France sont en réaction. Ils abondent les médias d’une Europe soit disant positive et empêchent tout autres sons de cloches de s’exprimer… Bref séduction et oppression semblent être devenues les 2 mamelles de l’Europe !

PW



Commentaire de Anthéa (04/03/2009 10:02) :

Au Parlement, Bernard Accoyer réclame une application "anticipée" du traité de Lisbonne.Le Parlement italien a déjà adapté son règlement pour anticiper ces dispositions, "comme si le traité était déjà ratifié, a indiqué Gianfranco Fini, président de la chambre des Députés."Il faut anticiper pour être prêts avant même l'adoption du traité", a estimé Miloslav Vlcek, président de la Chambre des députés tchèque, dont le pays préside l'UE depuis le 1er janvier 2009. Ainsi, après le coup d’Etat simplifié du 4 février 2008, un nouveau coup d’Etat se prépare. Cette fois, il s’agit de faire appliquer un traité européen, qui n’a été ratifié ni par l’Irlande, ni par la République Tchèque. A nouveau, l’Union Européenne nous démontre qu’elle n’est qu’un rouleau compresseur qui écrase les peuples, ne prêtant aucunes attentions à ce qu’ils pensent et bafouant leur volonté même quand celle – ci est exprimée par le suffrage universel.


Commentaire de Pro-Rigolat (04/03/2009 10:25) :

Vous parlez de souverainisme dans votre article, alors pourquoi partez vous seul dans cette élection ? Une alliance avec les Villièristes et le RIF ne serait –elle pas plus judicieuse ?


Commentaire de Et ceterum censeo Carthaginem esse delendam (04/03/2009 10:43) :

Désolé de faire du hors-sujet, quoiqu’à la réflexion, je ne le suis pas tant que cela, mais la tendance actuelle en ce pays est un retour du racisme le plus brut tendance Vichy. Le gouvernement tente un tour de passe-passe suicidaire en laissant croire que le problème antillais puise d’abord son origine dans une politico-ethnique et abonde financièrement là où il faudrait de la poigne républicaine pour faire cesser une situation d'exploitation inconcevable de la majorité des habitants par une poignée de fortunés nostalgiques du colonialisme. Le problème guadeloupéen est strictement identique au problème de la métropole. Une poignée de dominants qui s'en mettent plein les poches et face à eux, une majorité silencieuse qui triment sans sourciller pour gagner à peine de quoi « survivre ». C'est justement cela que Sarkozy veut masquer à tout prix. Le résultat de cette manoeuvre indigne d'un élu républicain, mais l’est –il vraiment dans son for intérieur ?), c'est qu'une majorité de Français considèrent aujourd'hui qu'il faut larguer ces départements parce qu'ils coûtent excessivement chers à la communauté française , communauté à laquelle ils appartiennent entièrement. Cette situation est très dangereuse pour l'équilibre, non seulement des DOM, mais aussi de la métropole. Ne nous voilons pas la face, c'est du racisme pur. C'est le résultat du Sarkozysme, forme raffinée du facisme ultra - libéral qui détruit cette nation de façon ordonnée, programmée, pour la livrer définitivement aux intérêts de la mondialisation, incarnée en Europe par la mise en place d'une supranationalité forcée. Les peuples se meurent en se divisant.


Commentaire de CQFD (04/03/2009 10:49) :

On sait tous pertinemment que cette Europe est pourrie, vendue aux intérêts privés par l'intermédiaire des lobbies internationaux. La question ne se pose même plus, il faut quitter cette épave européenne. Et vite.


Commentaire de DLR1(Canal Historique) (04/03/2009 11:16) :

Bien sur, une union DLR/MPF/RIF sur le papier nous donnerait plus de chance de décrocher des sièges au parlement européen… Mais ce n’est pas notre unique but ! Nous ne perdons jamais de vue que notre première motivation est la défense des citoyens français et au-delà des citoyens européens face à ce monstre qu’est devenu Bruxelles… Que partageons nous avec le RIF et le MPF. Un rejet de l’Européisme et puis … rien ! Ils sont toujours à bougonner à brandir la France éternelle sans réfléchir aux solutions à apporter. Nous nous apportons une tierce formule : une confédération de nations libres collaborant librement sur des projets communs. En plus, renouer des liens avec le MPF ce serait indirectement renouer avec l’UMP et Sarkozy. Alors oui, nous aurions accés a de multiples financements pour cette campagne, mais nous y laisserions notre âme ! DLR n’est pas un parti de droite et ne le sera pas, de même qu’il n’émarge pas non plus à gauche où dans un pseudo-centre : DLR c’est d’abord un parti qui veut servir la France et ses habitants et qui prend pour exemple le Général De Gaulle qui toute sa vie durant a servit cette noble cause. Il y a actuellement trop de différences entre le RIF/MPF et DLR pour envisager une quelconque alliance ! Les Français ne nous le pardonnerait pas.





Protectionnisme européen, euro-bouclier ou euro-fardeau, Eloi Laurent revient sur l’Europe dans la crise

03/03/2009 15:56

Protectionnisme européen, euro-bouclier ou euro-fardeau, Eloi Laurent revient sur l’Europe dans la crise


L’intégralité du débat avec Eloi Laurent, mercredi 11 février 2009.

Tom : Les mesures protectionnistes ne sont-elles pas des mesures à court terme qui ont historiquement démontré leur inefficacité sur le long terme ?

Eloi Laurent : C’est une question un peu technique, mais je vais la prendre dans un sens général. La question de l’efficacité économique des mesures protectionnistes est débattue parmi les économistes au moins le tout début de la révolution industrielle, et jusqu’aux développements les plus sophistiqués de la théorie du commerce international. Par exemple, un des arguments développés par Hamilton et List, aux XVIII et XIXe siècles, concerne les industries dites "naissantes" ou dans l’enfance.

L’argument de ces auteurs était que si l’on protège une industrie pour qu’elle puisse se développer et affronter la concurrence internationale, on lui évite une mort prématurée et on s’assure un avantage comparatif pour des décennies. Cet argument de l’industrie naissante montre que certaines mesures protectionnistes peuvent être efficaces à long terme. N’oublions pas que les Etats-Unis ont été très protectionnistes quasiment jusqu’en 1950, et que la croissance y a été très forte.

John : Y a-t-il une vraie montée des menaces protectionnistes dans le monde ?

Eloi Laurent : C’est une question difficile à trancher en l’état, car il y a des signes qui peuvent se muer en risques et en politiques protectionnistes très vite. Pour autant, à l’heure où nous parlons, les mesures protectionnistes effectivement prises sont limitées. L’alerte la plus sérieuse est venue des Etats-Unis, avec cet amendement visant à acheter américain dans le paquet budgétaire en discussion au Congrès. Il a été écarté sans être pour autant retiré du projet.

Une autre menace inquiétante concerne l’Union européenne et les dissensions de plus en plus vives entre les Etats membres. Mais parler de protectionnisme entre pays européens montre bien l’étiage auquel est parvenu le débat économique en Europe. Il s’agit de partenaires commerciaux qui coopèrent ensemble, pour certains depuis cinquante ans, sous une loi commune. Certaines mesures peuvent être dérogatoires à la loi commune, mais je ne crois pas que l’on puisse parler à leur sujet de protectionnisme.

Une dernière question concerne les taux de change, et là aussi, le signal le plus dangereux est venu des Etats-Unis, qui semblent de plus en plus préoccupés par le niveau de la monnaie chinoise. Ce dernier exemple montre bien pourtant que l’interdépendance économique est pour l’instant un frein déterminant à la montée du protectionnisme, car on voit mal les Etats-Unis s’attaquer à leur principal créancier alors même qu’ils s’apprêtent à engager plus de 2 000 milliards de dollars de dépenses.

Siela_1 : Est-ce que ce sont les mesures protectionnistes prises par les Etats à la suite de la crise des années 30 qui ont accentué la crise, notamment par la chute du commerce international ?

Eloi Laurent : Certainement. La Grande Dépression n’est pas née de la montée du protectionnisme dans l’entre-deux-guerres, mais a été aggravée par elle. La chute très brutale du commerce mondial, dont le volume a été divisé par trois entre 1929 et 1934, est la conséquence directe du vote par le Congrès américain de la loi Smoot-Hawley en 1930.

Goulp : Le vrai obstacle à un protectionnisme européen, qui s’impose d’évidence, c’est le cavalier seul de l’Allemagne ("Je vends aux Chinois, vous achetez chinois"). Pour E. Todd, le seul moyen d’en sortir c’est de sortir de l’euro si Berlin persiste dans son refus. Qu’en pensez-vous ?

Eloi Laurent : Cette question du protectionnisme européen est à la fois intéressante et, à mon sens, mal posée. En moyenne, les pays européens consacrent les deux tiers de leurs échanges internationaux à des échanges au sein de l’Union européenne. Si l’on parle d’un protectionnisme aux frontières de l’Union européenne, il ne porterait donc que sur un tiers des échanges extérieurs.

La véritable question – mais c’est aussi celle que vous posez – est celle d’une politique macroéconomique active et réactive au sein de l’Union européenne. C’est aussi celle d’un Etat-providence redéfini et mieux à même d’absorber le choc de l’ouverture internationale. Prenons un exemple précis : l’évolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée dans les pays européens a été bien plus affectée entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, période correspondant à l’achèvement du marché unique européen, que du milieu des années 1990 à aujourd’hui, période correspondant à l’intégration des pays émergents au commerce international. C’est donc au sein de l’Union européenne que se pose la question des inégalités liées au commerce international et, de manière marginale, à ses frontières.

J’ajoute que l’Union européenne a un rôle capital à jouer dans la résolution de la crise actuelle et que pour l’instant elle fait cruellement défaut. Alors que l’Europe devrait être le laboratoire de la coopération et de la coordination, elle est l’épicentre de la confusion, voire de la confrontation. Cette crise fracture l’Europe du nord au sud et de l’est à l’ouest. C’est cette dimension interne à l’Europe qui me préoccupe bien plus que la dimension externe.

L.V. : Pourquoi les pays de l’UE n’ont-ils pas réussi à se mettre d’accord sur des mesures de relance coordonnées ?

MTER_1 : Comment expliquer l’absence de coordination des Etats ? Si l’on prend l’exemple de la France et de l’Allemagne, comment expliquer le fait que chaque pays parte en ordre dispersé ?

Eloi Laurent : Il y a deux types de réponse à ces questions. La première vise à incriminer les hommes et les femmes, ou encore les joueurs. La seconde vise à incriminer les règles du jeu. C’est cette dernière réponse qui me paraît la plus pertinente. Nous payons aujourd’hui au moins une décennie, sinon deux, d’absence de réflexion sur les bonnes institutions économiques européennes.

Un fait me paraît particulièrement frappant : l’Europe n’a commencé à peser sur cette crise qu’au moment du sommet de l’Elysée à la mi-octobre. Or, ce sommet réunissait l’Eurogroupe au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, institution qui n’existe même pas dans les traités européens. Autrement dit, l’Union européenne, et plus encore la zone euro, paie aujourd’hui au prix fort une longue, trop longue complaisance à l’égard d’institutions de politique économique beaucoup plus disciplinaires que coopératives. Autant la crise financière a pu surprendre les économistes, autant la paralysie, voire la cacophonie, européenne était écrite dans les traités européens. Il suffit de relire Jean-Paul Fitoussi.

Matthieu974 : Quelle instance internationale pourrait permettre de contrebalancer la globalisation de l’économie ? Un FMI revisité ? Une nouvelle instance ?

Utilisateur2 : Pensez-vous que l’option "Gouvernement Mondial" soit une option que Jacques Attali serait loin d’être le seul à partager ?

Eloi Laurent : Le FMI est sans doute – et c’est paradoxal – l’institution centrale aujourd’hui d’une éventuelle coopération internationale efficace qui reste encore largement à constituer. C’est paradoxal parce que le FMI était violemment critiqué, et à juste titre, au début des années 2000, et est devenu quasiment marginalisé au milieu des années 2000 du fait de la forte croissance mondiale.

Mais le FMI a été une des seules institutions internationales à faire preuve de lucidité quant à la gravité de la crise au printemps 2008, alors que, par exemple, l’OCDE ou la BCE prédisaient encore une crise limitée dans l’espace et dans le temps. La question capitale était d’apprécier que la crise n’était pas américaine, mais également européenne, et que le découplage entre pays développés et pays émergents était une chimère.

Le FMI a donc gagné une nouvelle légitimité du fait de sa lucidité. Il a par ailleurs retrouvé toute son importance comme pompier de l’économie mondiale du fait de la crise financière et du nombre de pays, souvent petits et très ouverts aux échanges internationaux, qui viennent frapper à sa porte.

Enfin, le FMI pousse depuis le sommet du 15 novembre à New York, sommet du G20, les pays, notamment développés, à tenir leurs engagements de relance et de coopération. Tout cela fait du FMI le lieu privilégié d’un gouvernement économique mondial. Il s’agit en somme de revenir à la vocation première de cette institution, créée en 1944 et instituée en 1945 avec, à l’époque, comme préoccupation fondamentale de ne jamais laisser une récession dans un pays déborder sur les autres pays. Bien entendu, le monde a changé à partir de 1971, et la doctrine du FMI a elle-même changé dans les années 1980, mais à l’origine, le FMI avait pour mission essentielle de venir en aide à un pays en crise économique pour éviter que la croissance mondiale en soit affectée. C’est très exactement ce qu’il s’agit de faire aujourd’hui.

Siela_1 : Faut-il transformer le FMI en Banque centrale mondiale avec la fonction de prêteur en dernier ressort ?

Eloi Laurent : C’est une question qui rejoint la précédente. Au moment où le système de Bretton Woods était en place, entre 1944 et 1971, le FMI avait en charge non seulement la question des éventuelles crises financières, non seulement celle de l’équilibre des balances des paiements, mais aussi la question du taux de change. A en juger par les dernières déclarations d’Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, celui-ci ne souhaite pas que les questions monétaires soient pour l’instant mises sur la table. Mais ces questions de taux de change se poseront tôt ou tard.

Rik Rak : Vous avez publié avec Jean-Paul Fitoussi "La Nouvelle Ecologie politique", sur le développement durable. Que pensez-vous des premières mesures prises par les gouvernements, aux Etats-Unis et en France, en faveur de l’investissement dans les "green tech" ? Le secteur de la "croissance verte" et des nouvelles technologies de l’environnement peut-il devenir l’un des piliers de la relance de l’économie mondiale ?

Eloi Laurent : Je le crois. A vrai dire, j’en suis même convaincu. Mais je trouve que pour l’instant, l’Union européenne, qui est pourtant le leader mondial en matière de lutte contre le changement climatique, est très en retrait et que, même, on peut envisager que les Etats-Unis rattrapent le retard accumulé au cours des deux mandats de George W. Bush si l’Union européenne ne reprend pas le leadership. Il s’agit pour les pays européens de relancer leur économie pour la changer.

Une question essentielle à cet égard est celle de la taxe carbone. Le baril de pétrole est aujourd’hui à un niveau tel qu’il est plus que jamais opportun d’introduire dans le système fiscal, en particulier en France, un prélèvement sur les énergies fossiles. On pourrait en contrepartie diminuer les prélèvements sur le travail, ce qui viendrait soutenir l’emploi au meilleur moment.On pourrait également envisager des investissements massifs dans le bâtiment et le logement durable.

Tout cela – et je parle pour la France – est possible, est prévu, est même chiffré. Cela s’appelle le Grenelle de l’environnement. Je ne comprends pas pourquoi ce programme majeur n’est pas au centre de l’effort de relance français. La France pourrait même montrer l’exemple au plan européen à partir de ce modèle.

Siela_1 : Le plan de relance de la France est-il à la hauteur de la crise que nous traversons ? Fallait-il relancer la consommation ? PulseUltra : La France serait-elle en mesure de rétablir une politique protectionniste ?

Eloi Laurent : Pour ce qui est de la deuxième question, à l’évidence, non. La France est doublement contrainte par ses engagements européens – et on a bien vu que par exemple la République tchèque entend les lui rappeler – et elle est également contrainte par ses engagements internationaux, en l’occurrence son appartenance à l’Organisation mondiale du commerce.

Cela étant, on se méprend en pensant que l’OMC interdit toute mesure protectionniste. Il est par exemple prévu dans la charte de l’OMC qu’un pays puisse prendre des mesures protectionnistes pour des motifs environnementaux. Cela rejoint une question antérieure sur le protectionnisme européen, en l’occurrence il me semblerait tout à fait justifié sur la question environnementale. D’ailleurs, des centaines de produits sont arrêtés chaque année aux frontières du marché unique sur cette base.

Pour ce qui est de l’effort de relance français, il me paraît sous-dimensionné compte tenu de l’ampleur de la crise. J’ai d’ailleurs l’impression plus générale que les pays européens sont engagés dans une course de lenteur visant à leur permettre de devenir des passagers clandestins de la relance américaine. D’où les humeurs protectionnistes des Etats-Unis. C’est une spirale vicieuse dont seule l’Europe peut sortir le monde en s’engageant dans un effort de relance, monétaire et budgétaire, à la hauteur de l’enjeu. Il faut espérer que le sommet convoqué à la hâte pour le 1er mars permette un pas résolu dans cette direction.

Siela_1 : Que pensez-vous de la baisse du taux de TVA pratiquée par Gordon Brown ? Est-ce une solution généralisable à toute l’Europe ? Faut-il l’accord unanime des 27 ?

Eloi Laurent : Cette mesure, qui a été vivement critiquée par l’Allemagne et par la France, me paraît tout à fait défendable, et ce d’autant plus que, précisément, elle visait à montrer la voie aux autres pays européens pour soutenir la consommation. Il existe bien entendu des arguments en défaveur de cette mesure, dont le plus pertinent me semble être le contexte déflationniste actuel, mais la TVA est un des rares instruments que les Européens ont en commun, et même si la consommation n’a pas chuté dans les mêmes proportions dans chaque pays, ce serait au moins un signe d’entente et de coopération. Peut-être que l’effet serait du coup davantage symbolique qu’économique, mais les symboles d’union européenne se font bien rares ces derniers temps.

Goulp : On lit ça et là que les droits de douane moyens de l’UE sont de 4 % contre 8 % pour l’Alena, par exemple. Confirmez-vous ? Et comment expliquer que l’UE accepte d’être la "variable d’ajustement" du commerce mondial, comme l’a à juste titre dénoncé Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle (mais sans rien faire ensuite) ?

Eloi Laurent : Le chiffre que vous donnez n’est valable que pour les produits manufacturés. Les pays développés dans leur ensemble ont vu les droits de douane se réduire d’un facteur 10 des années 1940 à aujourd’hui, et le commerce international a été multiplié par un facteur 22 au cours de la même période.

Mais n’oubliez pas qu’un certain nombre de biens restent protégés à un niveau plus élevé. C’est notamment le cas des biens agricoles, qui sont en moyenne quatre fois plus protégés que les biens manufacturés. N’oubliez pas non plus que les services ne représentent que 20 % du commerce mondial et européen.

En réalité, le débat entre protectionnisme chimiquement pur et libre-échange chimiquement pur n’a pas beaucoup de sens. Il n’y a que des situations hybrides, et le rapport d’un pays à la mondialisation est fait d’un ensemble d’ouvertures et de protections. La question est de savoir sur quelle base s’appuie la protection ou l’ouverture, quelle est sa légitimité. Par exemple, des millions d’emplois en France sont légalement interdits aux étrangers non ressortissants de l’Union européenne. C’est une discrimination de droit qui est à mon sens très contestable. A l’inverse, certaines protections ne sont aujourd’hui pas assez développées. C’est par exemple le cas des protections qui s’appuieraient sur un motif environnemental ou social.

David_Miodownick_1 : L’euro a-t-il été un bouclier anti-crise ?

Eloi Laurent : C’est une question très intéressante. A l’évidence, oui, l’euro a protégé les pays de la zone des violentes secousses financières de ces derniers mois. Mais je crois, puisque nous fêtons le 10e anniversaire de la monnaie unique, qu’il faut aller plus loin. L’euro a-t-il été un facteur de prospérité pour les pays qui l’ont adopté ? Je crois que l’euro a apporté la stabilité, mais pas la prospérité. Il est par ailleurs très troublant que les citoyens européens se plaignent du niveau de l’inflation, qui est présenté comme le plus grand succès économique européen.

En réalité, cette revendication masque celle du pouvoir d’achat, c’est-à-dire de l’évolution des salaires, de l’emploi, de la qualité de l’emploi et de la croissance des niveaux de vie, autant de variables qui ne montrent pas un jour aussi favorable que celui de l’inflation nominale.

La vraie question pour la zone euro est aujourd’hui celle de sa cohésion, et elle est double : les pays de la zone sont-ils suffisamment unis par des institutions efficaces ? et les citoyens de la zone euro sont-ils suffisamment convaincus des bienfaits de l’intégration monétaire ? A ces deux questions, malheureusement, il faut répondre par la négative. L’euro est donc un bouclier, mais c’est un bouclier qui est en train de se fissurer.

Chat modéré par François Béguin






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